Club alpin français de l'Isère

"  VIA FERRATA "

 Equipements et pratiques

Position

du Club Alpin Français

Approuvée par le Comité Directeur le 18 mars 2000.

Comme toute activité humaine, l'installation et la pratique de vie ferrate présentent certains aspects positifs et d'autres négatifs. D'on le texte de 1990 décrivant la position du CAF, se situant entre le " non, sauf cas spécialement justifiés et le " oui, mais pas n'importe où et n'importe comment ". Entre temps, l'activité a évolué, et l'on assiste à une tendance de vouloir en installer un peu partout. Leur multiplication, particulièrement en France, prend une dimension jugée par beaucoup excessive. D'où des problèmes en termes d'éthique conflits d'intérêts et de partage l'espace, d'environnement, d'intérêts économiques, et de responsabilités.

L'examen attentif de tous ces différents aspects (rapport du 03 février 2000) a conduit le Club Alpin Français à revoir et repréciser comme suit sa position :

Compte tenu des missions fondamentales du CAF :

- telles que définies par ses statuts : " le Club Alpin Français se donne pour mission de rendre accessible au plus grand nombre une pratique autonome de la montagne. Dans cet esprit, il contribue à la formation et à la sécurité des usagers de la montagne, à l'aménagement et à la protection du territoire, à l'élaboration et à la transmission d'une culture alpine ".

- trouvant leur justification dans leurs hautes valeurs humaines et sociales, telles que révélées par le colloque CAF / UIAA de Paris d'avril 1997. La pratique autonome de la montagne répond excellemment à des besoins génétiques de l'homme, qui ne sont plus satisfaits dans la société industrialisées, notamment de fournir des efforts, de s'engager cri situation d'aventure, et d'être en contact direct avec la nature.

- précisées entre autres dans la " Charte Montagne " du CAF adoptée à l'AG de janvier 94 et définissant ses principes et règles d'aménagement et de protection de J'environnement montagnard.

Dans certains cas, le CAF est favorable à des équipement artificiels permettant d'effectuer en sécurité des randonnées pédestres en terrain escarpé sur des trajets reliant deux points étapes tels que station de transport en commun, parking ou refuge. Afin de conserver le maximum d'intérêt au parcours pour le randonneur et de préserver sa nature, il est souhaitable que les tronçons équipés soient limités au strict minimum, et uniquement dans un but de sécurité.

La Via Ferrata en tant que but en soi est beaucoup plus contestable. La pratique de cette activité est en contradiction avec les missions fondamentales du CAF, et avec sa volonté affichée de promouvoir une approche autonome et responsable de la montagne. Cependant, elle suscite un engouement certain, même parmi les membres du Club, et, vu les intérêts en jeu, même s'ils sont souvent quelque peu illusoires, il paraît irréaliste de vouloir la supprimer.

Par contre, il faut reconnaître l’existence des conflits d'usage et des problèmes induits de sécurité et responsabilités, environnementaux et éthiques, et par conséquent tout mettre en oeuvre pour que le développement des V F. reste strictement encadré et sous contrôle, dans le cadre de principes clairs et bien définis.

Il semble que le nombre total de V.F. existantes en France soit largement suffisant pour couvrir la demande réelle non provoquée existante. Leur répartition géographique pourrait de toute évidence être optimisée, certains démontages compensant quelques éventuelles nouvelles créations.

Il est clair que toute V.F. recoupant, ou proche d'une voie d'ascension libre, ou bien permettant d'accéder à un sommet qui ne l'était que par une voie d'escalade doit être proscrite.

Le CAF devrait s'abstenir de toute promotion active d'installation et de pratique de Via Ferrata.

Il devrait veiller à ce qu'il n'y ait pas plus d'une V.F. au maximum par canton ou vallée. L'implantation d'une V.F. n'est envisageable que si elle ne met pas en péril la survie d'une espèce ans la région, et ne devrait être autorisée qu'après concertation, étude d'impact et avis favorable de la Commission Départementale des Sites.

Les Comités Départementaux de la Fédération des CAF devraient s'impliquer dans la détermination du ou des quelques sites qui pourraient être tolérés dans leurs territoires respectifs. Ils devraient engager les démarches aux fins de suppression de V F. existantes qui ne respecteraient pas ces critères.

En cas de concurrence entre sites pour raisons environnementales, priorité absolue devrait revenir au site d’escalade par rapport à une utilisation pour V.F.

L'éventuelle implantation d'une V.F. dans un canton ou une vallée devra se faire de préférence dans un site au paysage déjà dégradé, par exemple par des remontées mécaniques, en évitant cependant qu'elle ne constitue une sur-dégradation du site.

Le CAF se fait un devoir d'informer sans relâche ses membres et le public sur les différences fondamentales, éthiques et techniques, entre la V.F. et l'escalade en site naturel. Il veillera à ce que ce message soit aussi diffusé à la sortie des parcours de V.F

S'il s'abstient de toute promotion active de cette pratique, le CAF n'en doit pas moins former ses cadres randonnée aux techniques spécifiques des parcours de V.F., afin de répondre à d'éventuelles demandes avec toutes les garanties de sécurité correspondant à sa mission.

 

N' 107 - 32 av. Félix Viallet 38000 Grenoble - TéL 04 76 87 03 73 - Fax 04 76 85 26 77 - E.mail. : club.alpin.grenoble@wanadoo.fr

 

Retour page précédente : Cliquer ici